Histoire de la Faculté Historique de la composante physique de la Faculté

Une grande partie des activités de la faculté de physique & ingénierie sont hébergées dans les locaux de l’Institut de physique.

Édifié en 1882, celui-ci constitue l’un des bâtiments du campus de l’université impériale. Créée par l’Empire suite à l’Annexion qui suit la défaite de 1871, cette institution d’un nouveau genre se veut une véritable vitrine de la modernité de la science allemande : la recherche et la formation des étudiants y sont pratiquées de façon conjointe, dans des locaux spécialement conçus pour cette double fonction, équipés de laboratoires et d’une instrumentation de pointe pour l’époque.

Le campus de la Kaiser Wilhelms Universität prend place au cœur de l’extension urbaine – la Neustadt (nouvelle ville) qui double la surface de Strasbourg, faisant de la ville la véritable capitale du nouveau Land Elsass-Lothringen. Une extension est exécutée au cours des années 1960, suivant les plans de B. Bonnet, F. Papillars, J. Brum et C. Kutkiewicz. Elle est reliée à l'ancien bâtiment par une passerelle et comprend un amphithéâtre de 300 places  (amphithéâtre Fresnel).

La faculté se trouve encore aujourd’hui au cœur du campus historique et de la Neustadt, reconnue en 2017 patrimoine mondial de l’Unesco.

Comme ceux des autres instituts scientifiques du site, les plans du bâtiment sont conçus par l’architecte berlinois Hermann Eggert, qui collabore étroitement avec le premier directeur de l’institut de physique, August Kundt. Ce dernier, qu’on surnomme alors le « chasseur de phénomènes » multipliera voyages et correspondance pour déterminer avec précision les besoins fonctionnels de l’édifice. En forme de H, celui-ci adopte une disposition qui permet de séparer l´aile est, destinée au public, avec l´amphithéâtre au rez-de-chaussée et l´appartement du directeur au premier étage, des espaces réservés aux laboratoires de l´aile ouest.

Cette séparation est marquée par une partie médiane au centre de laquelle se trouve une haute tour carrée, creuse, et dépourvue de matériaux ferreux, destinées aux expériences pendulaires ou portant sur la gravité. De nos jours, il est encore possible d’observer un pendule de Foucault qui témoigne des activités de recherche passées.

La technicité du bâtiment se fait oublier derrière l’architecture néo-renaissance qui caractérise l’ensemble du campus impérial. Le décor de l’institut illustre les disciplines qui y sont pratiquées. Ainsi, le fronton de l’aile ouest comporte des allégories de l’acoustique, de l’électricité et de l’optique.

Tandis que la façade sud est ornée de quatre tableaux présentant chacun deux figures d'enfants, maniant différents objets. En référence à Aristote, on peut certainement y voir des allégories de la maîtrise des éléments de la nature par la physique : la terre-matière (avec les bulles de savon, fabrication artificielle de la forme idéale que représente la sphère), l'eau (avec la roue à eau), l'air (avec le cerf-volant), le feu (avec la loupe).

De nos jours les activités de recherche sont portés par quatre laboratoires reconnus internationalement et présenter sur notre site. Les domaines s’étalent de la recherche fondamentale à la recherche appliquée en physique et en ingénierie. Cela couvre des domaines allant des particules élémentaires jusqu'à des applications en mécanique et en électronique, en passant par la matière condensée, les matériaux et les nanosciences.

Près de 300 appareils et instruments ont été préservés à ce jour : ils constituent un patrimoine instrumental représentatif d´une époque de la physique, de son enseignement et de la recherche, correspondant au grand développement de la physique expérimentale au 19^ème et 20^ème siècle.

La grande majorité des appareils conservés sont des instruments de mesure en électricité et en électromagnétisme. Ils nous permettent de suivre l´évolution des différents procédés de mesure, accompagnant les recherches développées au cours du temps dans les laboratoires.

Certains de ces appareils ont peut-être été utilisés par Conrad Röntgen (premier prix Nobel en 1901 pour la découverte des rayons X), Ferdinand Braun (prix Nobel en 1909 pour ces contributions à la télégraphie sans fil), Pierre Weiss (connu pour ces travaux sur le magnétisme), ou Gustave Ribaud (spécialiste en thermodynamique et membre de l’académie de sciences) des physiciens qui ont marqué leurs temps et qui ont en commun d’avoir passé une partie de leur carrière à Strasbourg.

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Crédits photos : Jardin des sciences – Université de Strasbourg / Service de l’inventaire du patrimoine – Région Grand Est